La tentation totalitaire Auteur :
Jean-François Revel Le monde actuel évolue vers le socialisme. Le principal obstacle au socialisme est non pas le capitalisme mais le communisme. La société socialiste future ne peut être que planétaire et elle ne se réalisera donc qu'au prix, sinon de la disparition des États-nations, tout au moins de leur subordination à un ordre politique mondial.
Telles sont les trois idées directrices de ce livre.
Existe-t-il, chez l'homme, un désir secret d'être gouverné de façon totalitaire ? On ne saurait le croire quand on se promène dans les pays communistes et dans les pays du tiers monde soumis à un pouvoir autoritaire se réclamant, souvent abusivement, du socialisme. Les habitants de ces pays, en effet, supportent assez mal et le régime politique et la médiocrité économique qui caractérisent en général leur sort. Ils aspirent à émigrer et seule la contrainte les empêche de le faire, comme de changer leur statut politique et économique.
En revanche, on s'aperçoit que les régimes totalitaires sont assez populaires dans les sociétés libérales, pas seulement dans les partis communistes officiels, occidentaux et latino-américains ou asiatiques, mais dans de larges courants de l'opinion de gauche, familiarisée avec la pensée marxiste et se réclamant du socialisme.
Ces courants socialistes, très diffus, répandus et puissants dans les pays de l'Ouest européen, et surtout de l'Europe du Sud, en Afrique, en Asie du Sud-est et en Amérique latine, représentent ce que J.-F. Revel appelle le « stalinisme élargi ». Leurs représentants, en effet, tout en rejetant, en théorie, le stalinisme et le totalitarisme, y conduisent, en pratique. Ils considèrent que la priorité absolue, passant avant même le maintien de la démocratie, doit être d'éliminer le capitalisme. À ce titre, la plupart d'entre eux (l'expérience portugaise vient à nouveau de le montrer) condamnent non seulement l'économie de la libre entreprise, mais la social-démocratie. On ne voit donc guère ce qui reste comme solution concrète, immédiatement applicable - étant donné le caractère embryonnaire des expériences d'autogestion - si ce n'est le dirigisme de l'économie étatisée, accompagnée de dictature politique.
D'autre part, on assiste à un renforcement de l'État-nation et des nationalismes en général. À une époque où tous les problèmes sont planétaires, le monde se fragmente en unités de plus en plus imperméables les unes aux autres.
Ces deux courants semblent nous acheminer vers des socialismes nationalistes et autoritaires, voués sans doute à des économies de pénurie, c'est du moins le cas jusqu'à présent.
Quelles sont les causes de cette évolution ? Les démocraties capitalistes doivent-elles et peuvent-elles se réformer de manière à être capables d'y opposer un projet ? Ou bien doit-on considérer ce courant historique comme irréversible, conclure que le capitalisme a trop de défauts pour être supporté, même avec la démocratie, et que l'humanité lui préfère inéluctablement la pauvreté dans la dictature afin d'avoir l'égalité, cédant ainsi de nouveau et pour la suite de son histoire - après la brève parenthèse libérale des deux siècles écoulés - à la tentation totalitaire ?
Condition générale du livre : Non disponible > Plus d'information... Numéro d'inventaire : 113 Éditeur : Laffont Collection : Non disponible Numéro(s) du livre : Non disponible ISBN : Non disponible Année d'impression : 1975 Poids : 420 gr
Prix : 5,99 $ Outil de conversion en ligne du montant (CAD$>EURO ou CAD$>US$ ou autres) : www.xe.com Sans obligation de votre part, vous pourrez connaître le coût d'un achat (tous les frais inclus) en cliquant sur le bouton « Ajoutez à mon panier d'achats ».