Printemps - Les Quatre Saisons de l'Histoire Auteur :
André Castelot Durant bien des millénaires, l'année s'ouvrant avec le printemps, le jour de l'an se trouvait être la fête du renouveau et les Romains se rendaient, en ce premier jour de l'année, dans un bois consacré à la déesse
Strena ou
Strenia la déesse des étrennes pour y cueillir des rameaux de verveine qu'ils offraient aux grands !
Pour ma part, je regrette fort que le jour de l'an se trouve aujourd'hui enfoui en plein coeur de l'hiver et quelque peu jumelé avec la Noël. Il me paraît la logique même de commencer l'année — et par conséquent ces quatre volumes — alors que les bourgeons vont s'ouvrir, alors que le soleil sourit pour la première fois, alors que tout renaît à la vie, alors que pluie de printemps passe pour beau temps, alors que les journées sont égales aux nuits, alors vous diront les savants que le soleil arrive au point « d'intersection de l'écliptique et de l'équateur autrement dit à l'instant précis où l'astre entre dans le signe du Bélier.
Enfin, s'il me fallait trouver une raison pour avoir abandonné dans ces «
Quatre Saisons de l'Histoire » cet ordre triste et sans fantaisie des trimestres rappelant seulement des souvenirs scolaires pour celui des quatre saisons, je pourrais vous rappeler que, pour les poètes, printemps est synonyme d'années.
Comme le disait, par exemple, Voltaire :
Par trente-six printemps sur sa tête amassés, Ses modestes appas n'étaient point effacés…
Sans doute certains estimeront-ils qu'en traçant ces quelques lignes, je ressemble assez bien à ce maire de je ne sais plus quelle ville, s'excusant auprès de Napoléon de n'avoir pu tirer le canon afin de célébrer sa joyeuse entrée, et ce, pour trois raisons :
La première, sire, est que nous n'avons pas de canon.
Je devrais, moi aussi, me contenter de donner ici la seule raison expliquant mon choix : printemps vient de primus, premier et de tempi, temps, le premier temps. N'est-ce point suffisant ?
C'est une revue à travers les siècles que vous allez trouver ici, un vagabondage d'anniversaire en anniversaire et en nous laissant conduire par notre seule fantaisie. Existe-t-il plus délicieuse maîtresse ? Laissons donc la place aux ombres qui, dans ce pêle-mêle de l'Histoire, vont revivre, le temps d'une journée de printemps ou d'été, le temps d'une soirée d'automne ou d'hiver… A. C.
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