Bagages pour Vancouver Auteur :
Michel Déon L'écrivain qui a caché dans la plupart de ses romans ses illusions, les visages qu'il a aimés, les voix qu'il a entendues, les pays où il a eu du plaisir, se trouve à un moment de sa vie singulièrement dépouillé de son passé. Soucieux de ne pas se répéter et - plus encore - conscient qu'il ne faut pas rappeler à soi les fantômes déjà confiés à l'imaginaire, il peut se demander si, au fond, les plus fortes et belles réalités de sa vie n'ont pas été ses lectures, et si, en fin de compte, le bonheur de ces lectures ne l'emporte pas sur les souvenirs d'une existence que, bien des années après, on aimerait corriger, remodeler, inspirer de buts plus précis, de pensées plus nobles. C'est en ce sens qu'il faut dire : hélas ! la vie n'est pas un roman, on n'en récrit pas la fin, on n'en change pas les incidents et les accidents.
J'ai bien aimé certains de mes contemporains, et, en les évoquant, j'espère ne pas altérer leurs visages, mais il est probable que j'ai entretenu des relations plus suivies avec quelques écrivains dont les livres ne m'ont pas quitté depuis ma jeunesse. Ainsi, dans ma mémoire, Angelo, le hussard sur le toit, Stendhal tel qu'en lui-même le découvrent ses écrits intimes, et même Chateaubriand qui m'agace parfois, sont-ils aussi présents que mes amis. Avec un peu de recul, cette confusion entre la fiction et le vécu a du charme. Pour moi du moins. Elle laisse la porte ouverte à d'autres évocations et peut-être sera-t-il encore temps, un jour, de parler de Vancouver. Je n'ai exercé ici que mon goût de la liberté d'écrire ce qui me plaisait. M. D.
Michel Déon est né à Paris en 1919. Il a fait une partie de ses études à Janson-de-Sailly et dans le Midi, son droit à Paris, son service militaire « quelque part » en France. Après la guerre, le journalisme l'a conduit à de longs séjours en Suisse, en Italie, en Espagne, puis aux États-Unis, année (1950) où il publie son premier roman, « Je ne veux jamais l'oublier ». Tout en continuant de travailler dans la presse puis dans l'édition il publie des romans (« Les Trompeuses Espérances », « Les Gens de la nuit »), des récits de voyage (« Tout l'amour du monde »). À partir du début 1959, à part un retour de deux ans en France pendant lesquels il a été le collaborateur de Roland Laudenbach à « La Table Ronde », il a longuement séjourné au Portugal, puis en Grèce où il s'est installé dans l'île de Septsai (« Le Balcon de Septsai », 1961, « Le Rendez-vous de Patmos », 1965) avec sa femme et ses enfants, avant de retourner au Portugal. Depuis 1969, il vit en Irlande dans le comté de Galway. En 1970, il a reçu le Prix Interallié pour « Les Poneys sauvages », en 1973 le Grand Prix du roman de l'Académie française pour « Un taxi mauve ».
Condition générale du livre : Non disponible > Plus d'information... Numéro d'inventaire : 17313 Éditeur : La Table Ronde Collection : Non disponible Numéro(s) du livre : Non disponible ISBN : 2-7103-0247-0 Année d'impression : 1985 Poids : 310 gr
Prix : 5,99 $ Outil de conversion en ligne du montant (CAD$>EURO ou CAD$>US$ ou autres) : www.xe.com Sans obligation de votre part, vous pourrez connaître le coût d'un achat (tous les frais inclus) en cliquant sur le bouton « Ajoutez à mon panier d'achats ».