La Vallée sans Amour Auteur :
Robert Henriques Vigoureuse fresque qui s'étend de 1926 à 1948, le roman de Robert Henriques nous permet d'apprécier les transformations profondes qu'a subies la structure sociale d'un pays dont les hiérarchies, les valeurs semblaient immuables et qui, plus qu'un autre, « avait hérité du passé », comme le dit un des personnages, « ses mesures et ses formes ».
Ce qui avait été une grande famille terrienne de la région des Cotswold, au centre de I'Angleterre, se disloque, disparaît. Seule survivra Mrs Meredith, folle et morphinomane; mais dès avant la quasi-extinction des Meredith, c'est la faillite, l'obligation de vendre ferme par ferme, champ par champ, le domaine ancestral. Jusqu'au bout cependant, alors que la ruine est imminente, qu'elle est consommée, les Meredith continuent à vivre comme ils l'ont toujours fait, à organiser dîners, parties de chasse : leur manoir de Neapcaster, leur rang social, autant que leur atavisme, l'exigent.
Même lorsqu'il ne reste plus guère d'eux que le souvenir des fêtes qu'ils donnaient, de leur générosité, la fresque continue de se dérouler : M. Henriques a richement peuplé Neapcaster et ses dépendances, et ce sont maintenant les destinées de ceux dont s'entouraient les Meredith, - leurs amis comme leurs domestiques -, qui vont occuper le premier plan.
Les années passent; vient Munich, puis c'est la guerre. L'Angleterre assiste à l'effondrement de son univers; de ces décombres sortira un monde nouveau - mais quel sera-t-il ? La 4e et dernière partie du roman nous le dira.
Si certains sont convaincus que c'est dans cet ordre nouveau qu'est le salut, d'autres se bornent à s'en accommoder, alors que d'autres encore, inconsolables, tendent obstinément l'oreille vers des résonances défuntes, entretiennent la nostalgie de traditions mortes.
On ne saurait reprocher à ces images de l'Angleterre d'après-guerre - où les fervents du marché noir voisinent avec les apôtres du travaillisme, les profiteurs avec les hommes de bonne volonté - de manquer de vitalité, de véhémence. Tout saisissant que soit cet aperçu, c'est, avant tout, à évoquer ce que fut la vie de l'aristocratie campagnarde que s'est attaché l'auteur; gentleman-farmer !ui-même, il s'y est employé avec une rare compétence, et c'est ce qui fait de « La Vallée sans Amour » un document si convaincant.
Né à Londres, en 1905. Obéissant à une tradition familiale, il entra dans l'armée, une fois ses études faites à Rugby School et au New College d'Oxford. Il quitta l'armée en 1933. En 1937, il publia son premier livre, « Mort au Clair de Lune », récit de ses chasses aux fauves en Afrique Centrale. En 1939, son premier roman, « Sans Armes ni Armure » obtint le Prix International du Roman.
Officier de réserve, sa participation aux opérations de débarquement (à St-Nazaire, en Norvège) le fit désigner comme officier de liaison britannique auprès du Général Patton. Il prend part aux campagnes d'Afrique du Nord et de Sicile. Robert Henriques écrit entre temps Capitaine Smith & Cie publié en Amérique par les soins du poète américain Stephen Vincent Benet pendant l'année 1942.
Nommé Colonel, il revient en Angleterre, aide à dresser les plans de débarquement en Normandie. La fin de la guerre le vit servir en Allemagne. Tout en participant de façon active aux phases capitales d'un combat qui devait amener la libération de la France, il prenait sur ses heures de repos pour écrire un roman « Le Retour », dont l'édition, parue en Angleterre en décembre 1945, fut épuisée le jour même.
Depuis sa démobilisation, Robert Henriques a écrit, outre un scénario, le présent roman, « La Vallée sans Amour », qui a obtenu le Prix James Tait Black, lors de sa publication en langue anglaise. Ajoutons que c'est un fidèle ami de la France, qui aime à se fixer pour de nombreux mois au Trayas, avec sa femme et ses quatre enfants.
Non disponible > Plus d'information... 10078 Albin Michel Roman Non disponible Non disponible 1954 540 gr
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