Les bons, les sales, les méchants et les propres de Sergio Leone Auteur :
Gilles Lambert Août 1964… Dans la salle décrépite du plus minable des cinémas de Florence, quelques dizaines de spectateurs accablés de chaleur assistent à la projection d'un film de série indéterminée — un western, certes, mais qui peut encore s'intéresser à ce style dépassé ? D'autant plus que le navet en question souffre de toute une série de handicaps : pas de femmes, la vedette tenue par un illustre inconnu du nom de Clint Eastwood, assisté d'un certain John Welles (dont on réentendra parler par la suite, sous le nom de Gian-Maria Volonte). En fond sonore, la musique stridulante et obsédante d'un tâcheron nommé Ennio Morricone.
Le titre du film ? « Pour une poignée de dollars ». Banal et passe-partout. Le réalisateur ? Un certain Bob Robertson, ignoré de tous, mais qui deviendra pourtant très vite Monsieur Sergio Leone — un cinéaste de génie après qui, dans le cinéma de distraction en général, le western en particulier, « rien ne serait plus comme avant ». Un metteur en scène qui, s'il n'allait pas changer l'Ouest, allait bouleverser de fond en comble la façon de le voir et de le comprendre, un homme enfin qui réussirait l'exploit de donner la leçon aux maîtres américains eux-mêmes.
Considéré comme un maître à penser par les cinéastes de la jeune génération, adulé par des dizaines de millions de spectateurs dans le monde entier, Sergio Leone s'était jusqu'à présent farouchement refusé à faire !a moindre confidence, que celle-ci touche à son passé (glorieux), au présent (brillant) ou à l'avenir. C'est aujourd'hui chose faite grâce à ce livre, qui révèle enfin les dessous de la carrière d'un des plus grands révolutionnaires du monde du Septième Art.
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