Rencontres avec... Léon Blum Auteur :
Jules Moch Souvenirs et non mémoires, comme son livre sur Darlan et Eisenhower : l'auteur ne conte pas sa vie, mais ses rapports avec des personnages historiques. Il fut, pendant un quart de siècle, l'ami, le disciple et le collaborateur de Léon Blum.
Il invoque ses liens avec lui, dont certains antérieurs même à leur première rencontre en 1926; parle de leurs travaux, de l'insistançe de Léon Blum à faire un candidat du jeune ingénieur, puis à le spécialiser dans la lutte contre les concessions privées de services publics.
Après l'offensive factieuse de 1934, le Front populaire l'emporte en 1936; Léon Blum confie à Jules Moch une tâche de coordination, à laquelle il l'a préparé. Ce sont les réformes sociales en rafales et la tragique guerre d'Espagne, avec la « non-intervention » vite « relâchée ». Le ministère tombé, le Front populaire se désagrège et la République disparait dans la défaite. Les deux hommes sont arrêtés, avec, pour Léon Blum, procès de Riom, puis déportation.
Rentré en France après son évasion et sa campagne dans les Forces Navales Françaises Libres, l'auteur reçoit mission de délivrer Léon Blum. Mais, avant de pouvoir le rejoindre, il apprend en Allemagne sa libération dans le Tyrol.
Le « message » lancé par Léon Blum dès son retour inspire le socialisme moderne. Sa disparition - vingt ans avant la parution de ces « Rencontres » -, pèse plus lourdement que jamais sur le Parti auquel il avait voué son intelligence, son, coeur et sa conscience ».
De nombreuses études sur Léon Blum, publiées surtout à l'étranger, nulle ne fut écrite par un homme ayant vécu dans son intimité. Aussi cet ouvrage, rempli de données souvent mal connues ou même inconnues, est plus qu'un document historique essentiel; c'est un livre humain, qui nous restitue, avec les couleurs de la vie, l'un des plus grands hommes d'État d'une époque toujours dramatique et parfois sanglante, toute proche encore, mais en partie déjà oubliée.
Né en 1893, Jules Moch est polytechnicien (1912), ingénieur de la Marine (1919), avocat à la Cour (1930-1945) et travaille dans l'industrie (1920-1928 et 1958-1962).
Il fait la guerre de 1914-1918 dans le génie divisionnaire, celle de 1939-1945 dans la Marine comme engagé volontaire, et dans la Résistance; est commandeur de la Légion d'honneur à titre militaire, titulaire de cinq citations et d'une promotion « hors tour et pour faits de guerre », lors de la campagne de Norvège.
Député de 1928 à 1936, de 1937 à 1958 et de 1962 à 1967, il est, en 1940, un des « Quatre-vingts » votant contre Pétain et est arrêté avec Léon Blum, Vincent Auriol, Max Dormoy, etc. Il est l'auteur de diverses propositions de nationalisations, notamment des chemins de fer en 1931, est rapporteur du « statut moderne du travail » (1938) et du projet de ratification de la Communauté européenne de défense, dont il fait adopter le rejet (1954).
Membre des deux gouvernements d'avant-guerre de Léon Blum (1936-1937 et 1938), il participe à tous les cabinets de 19-45 à 1951, comme ministre des Travaux publics et des Transports (1945-1947), ayant la charge de la reconstruction de toutes nos voies de communication; comme ministre de l'Intérieur (1947-1950), lors des grandes grèves politiques ayant suivi le « coup » de Prague; comme ministre de la Défense nationale (1950-1951) durant la guerre de Corée et la mise en oeuvre du Pacte atlantique. Après avoir décliné d'autres portefeuilles, il reprend celui de l'Intérieur dans le gouvernement du 13 mai 1958 et s'efforce d'éviter la guerre civile. Il a été vice-président du Conseil (1949-1950) et président du Conseil investi (1949). De 1951 à 1960, il a été délégué permanent au Désarmement et, en 1946 et de 1951 à 1960, délégué aux Assemblées générales des Nations Unies.
En 1967, Jules Moch refuse de se représenter, pour se consacrer à ses livres, à des conférences internationales - notamment de scientifiques - et à son action dans les organes directeurs de son Parti et de la Fédération de la Gauche démocrate et socialiste.
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