Les persiennes Auteur :
Josette Pratte Margot s'est enfermée dans sa chambre, porte et persiennes closes, au coeur de la grande maison de campagne où elle a vécu avec son mari, Robert Dutoit, peintre célèbre. Elle ne devrait pas être là : ils sont en instance de divorce et une décision de justice l'oblige à quitter la Gordanne pour quelques jours afin que Robert puisse emporter librement ses effets personnels, ses tableaux, son matériel. Mais elle est restée. Décidée à reconquérir celui à qui elle a donné trente ans de sa vie et qui, maintenant qu'elle est usée, l'a abandonnée pour une toute jeune femme.
Recluse derrière ses persiennes, Margot attend. Lorsque Robert arrive, il n'est pas seul…
Une journée, une nuit et une journée encore à épier, à suivre les mouvements et à surprendre les paroles des « autres » à travers la maison. Une journée, une nuit, une journée- et toute une vie de femme. Et à quoi aura servi le vieux revolver que Margot gardait à portée de la main quand la grille du parc se refermera définitivement sur son passé ?
Voici un roman tendu à l'extrême - cri d'amour, cri de détresse. Un roman qui dénude les êtres. Une histoire où, sans doute, bien des femmes dans la situation de Margot et bien des hommes dans la situation de Robert se reconnaîtront.
Josette Pratte est née à Québec en août 1951. À dix ans, elle perd sa mère, dont elle a brossé un portrait émouvant dans son premier roman : Et je pleure. Interrompant des études de lettres entreprises à Montréal, elle part pour l'Angleterre. Puis, de retour au Canada, elle travaille pour plusieurs maisons d'édition. Depuis 1979, elle vit en Europe avec son mari.
« Et je pleure » est paru en 1981. Frédéric Vitoux écrivait dans « Le Nouvel Observateur »…
« Ah ! le joli premier roman et qui semble faire un pied de nez à la plupart des premiers romans ! On croit tout d'abord au récit autobiographique qui veut se débarrasser une fois pour toutes de ses paysages d'enfance, des premiers deuils et des premières amours. Josette Pratte nous raconte une enfance bourgeoise au Québec et la mort d'une mère et son chagrin - ou plutôt son absence visible de chagrin. Mais, très vite, elle montre le bout de son nez de romancière, on sent qu'elle dérape, qu'elle décroche, qu'elle dévie, qu'elle dérive et qu'elle rêve. Elle s'engage avec ses personnages dans des zones bien troubles de la conscience, elle plaque là le Québec pour retrouver les décors inquiétants et trop colorés de la Barbade, elle brode des variations quasi incestueuses sur le thème père-fille. Ça y est, elle s'est libérée : elle a l'image juste et la fantaisie débridée. À suivre »
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