Auteur : Pierre Day

À la surface de ma mémoire.

Soixante ans de mémoire collective. Simple manutentionnaire dans une imprimerie, en pleine crise économique Juliette Huot rêve de monter sur les planches. Elle suit des cours du soir, joue les utilités, mais qu'importe ! Contrairement aux cyniques, elle sait vraiment qu'il n'y a pas de petits rôles. Seulement de petits acteurs. Sa ténacité finira par être récompensée, mais il lui faudra presque dix ans pour quitter son travail et vivre de ses cachets.

Sans faire de bruit, elle se hisse lentement sur les plus grandes scènes du pays, fait ses armes d'abord dans les stations de radio, puis sur les plateaux de télé et de cinéma. Bientôt, les dramaturges les plus en vue lui écrivent des rôles à sa mesure. On se souvient des personnages inoubliables qu'elle a interprétés dans Un Simple soldat de Marcel Dubé, dans Bousille et les justes de Gratien Gélinas, dans Les Belles Sœurs de Michel Tremblay et au grand écran dans Les Plouffe, de Roger Lemelin. Et que dire de ses prestations dans les romans radiophoniques et les téléromans ?

Depuis ses débuts, cette comédienne dans l'âme ne cesse de défrayer la chronique (dans le meilleur sens du terme), de se faire des amis, de se dépenser sans compter pour les défavorisés. Elle a décidé, grâce à la plume de son biographe Pierre Day, de passer en revue six décennies capitales pour la vie artistique québécoise. D'une modestie exemplaire, Juliette Huot nous parle de la « surface de sa mémoire »… Mais peut-on vraiment appeler « surface » soixante ans de mémoire collective ?