Auteur : Madeleine Morgan

La grève des infirmières de l'hôpital Sainte-Justine en 1963.

Madeleine Morgan, née Madeleine Soucisse à Verdun en 1930, obtient son diplôme d'infirmière à l'hôpital Sainte Justine en 1954. Dès sa graduation, elle participe à la création du département de neurochirurgie et poursuit en même temps des études post-scolaires à l'Institut neurologique de Montréal. Boursière du gouvernement de 1958 à 1960, elle étudie en neurochirurgie au National Hospitals for Nervous Diseases à Londres et à l'hôpital Sainte-Anne à Paris. De retour à Sainte-Justine, elle continue dans la même spécialité.

En 1963, elle est élue présidente de la nouvelle section de l'Alliance des infirmières de Montréal à Sainte-Justine. En 1968, elle participe à la mise sur pied de l'unité de neurochirurgie au Jewish Hospital de Montréal; et en 1970-1971, elle est conseillère syndicale au United Nurses.

À partir de 1978, elle travaille à l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec. Depuis sa retraite en 1992, elle s'intéresse particulièrement à l'histoire et poursuit sa recherche sur les négociations des infirmières en 1964 et 1966.

Plusieurs auteures se sont intéressées aux religieuses et aux « dames » qui ont marqué l'histoire des institutions au Québec. Madame Justine Lacoste-Beaubien, fondatrice de l'hôpital Sainte-Justine pour enfants, est souvent présentée comme un modèle de ces femmes généreuses, audacieuses, « féministes » par surcroît. Mais, sous sa gouverne, quelle était la condition des infirmières ? Comment expliquer leur colère au début des années 1960 ?

Quarante ans après, l'auteure s'astreint à une démarche historique rigoureuse pour raconter les événements. Après un bref historique de la profession d'infirmière, de l'hôpital et du syndicalisme au Québec, elle présente dans son contexte social et politique le conflit qui a opposé l'Alliance des infirmières de Montréal (CSN) à la direction de l'hôpital Sainte-Justine et au gouvernement Lesage en 1963.

Dans le récit de la grève au jour le jour, on découvre comment la syndicalisation a permis à ces infirmières de faire entendre leur point de vue sur l'organisation des soins et de s'inscrire dans un large mouvement de transformation des conditions de travail dans le réseau de la santé au Québec.