Auteur : Alison Lurie

Emily Stockwell Turner est-elle heureuse ? Elle n'en sait rien elle-même jusqu'au jour où elle s'aperçoit qu'elle aime moins son mari qu'elle ne le croyait et entreprend d'échapper à l'enfermement de la petite existence trop banale de Convers College, en Nouvelle-Angleterre.

Les personnages du premier roman d'Alison Lurie, l'auteur de Liaisons étrangères (Prix Pulitzer 1985), paraissent sortis d'une comédie classique ou d'un roman de moeurs anglais, ce qui fit dire à Christopher Isherwood, dès la parution de ce livre, en 1962, que l'auteur « est un écrivain extraordinaire… elle est plus choquante qu'elle ne le croit — mais choquante à la manière de Jane Austen, pas à celle de Genet ».

Et en effet, Alison Lurie fait preuve, dans la peinture des moeurs américaines et le grotesque de personnages qui rêvent d'adultère comme au XVIIIe siècle, d'un humour décapant et cruel. Aime-t-on les gens que l'on dit aimer d'amour ou bien les aime-t-on d'amitié ? Voilà l'une des questions qui surgit de ce livre sans qu'elle soit jamais posée pourtant; c'est tout le talent de l'auteur de ne rien dire qui n'apparaisse au travers des relations et des situations romanesques.