Auteur : Jean-Jacques Servan-Schreiber

Jean-Jacques Servan-Schreiber est né à Paris en 1924. En juillet 1943, il est reçu it l'École Polytechnique, puis s'évade de France par les Pyrénées pour s'engager dans les Forces Françaises Libres où il sera pilote de chasse au groupe 1/5. Après la guerre, à sa sortie de Polytechnique, il est éditorialiste de politique étrangère au journal Le Monde (1948), puis collaborateur de M. Pierre Mendès-France (1952-56).

Mobilisé comme lieutenant de réserve dans l'armée d'Algérie (1956-57), il écrit à son retour en France un livre, « Lieutenant en Algérie », qui lui vaut des poursuites, terminées par un non-lieu.

Fondateur de l'hebdomadaire L'Express, Jean-Jacques Servan-Schreiber – qui a été de 1963 à 1965 collaborateur de M. Gaston Defferre – est directeur général du groupe de presse contrôlant Presse-Union (L'Express), Tecbnic-Union (magazines et informations techniques) et Liste-Union (gestion de fichiers par ordinateur). Son ouvrage « Le Défi américain » (1967-68) a eu un retentissement sans précédent dans l'édition française : 600000 exemplaires vendus en France en dix mois, et 20 traductions en langues étrangères en moins d'un an.

Où en est l'industrie européenne, où en est la culture européenne ? Si l'on n'y prend pas garde, elles n'existeront bientôt plus : tel est le cri d'alarme qu'inspire à Jean-Jacques Servan-Schreiber le tableau de la situation qui montre l'augmentation incessante de l'emprise américaine sur l'Europe.

Pourquoi cette peur ? Que certains acceptent les fonds fournis par d'autres pour faire prospérer leurs usines est une pratique courante dans le monde des affaires. Qu'importe donc la nationalité du propriétaire de l'usine puisque le résultat est un enrichissement du pays ? C'est que dans cette main-mise étrangère Jean-Jacques Servan-Schreiber voit une invasion qui pour être pacifique n'en est pas moins dangereuse - le choix des airs appartient à celui qui paie les violons, enseigne le dicton - et abdiquer notre compétitivité dans le domaine industriel nous condamnerait au sous-développement et à une mort culturelle.

Comment les gens d'outre-Atlantique prennent-ils cette prodigieuse avance sur les Européens ? Dans une analyse serrée, l'auteur expose la stratégie américaine et nous propose une contre-offensive basée notamment sur l'éducation permanente, la maîtrise de l'informatique, la justice sociale et les richesses latentes de l'Europe. À nous de choisir entre le rôle de la grenouille envieuse du boeuf et vouée à l'éclatement ou celui du taureau de combat qui relève le « défi » américain.