Auteur : Wilfried Martens

Un « petit homme » têtu du plat pays qui collectionnait les gouvernements.

« S'il est vrai que notre pays est gouverné par des hommes originaires du plat pays, j'appartiens à cette race d'hommes. Je suis né le 19 avril 1936, au prochain printemps j'aurai 50 ans. Notre maison était une petite ferme de quelques vaches et d'un cheval. Ma famille vivait dans une atmosphère d'épreuve. Nous avons subi tant de revers et de chagrins qu'il ne m'est guère possible de parler d'heureuses années de mon enfance. Cependant il y a des taches de lumière dans la toute première période de mon existence. Nous étions extrêmement pauvres, mais au moins dans notre petite ferme en ces années de guerre nous avions à manger. Il y avait aussi le verger, ses poires, ses pommes. Je ne crois pas que nous ayons jamais attrapé des lièvres, des lapins et du gibier à plumes, mais du poisson, sûrement… ».

En Allemagne, depuis le règne de Valéry Giscard d'Estaing, on ne dit plus « un costume », mais « ein Giscard  ». En Belgique, on ne dit plus « un gouvernement », mais « Martens I », «  Martens II », «  Martens III », Martens IV », « Martens V ».

Au fond, la seule différence entre Eddy Merckx et le Premier ministre Wilfried Martens, c'est qu'au moment où Eddy avait perdu tout espoir de remporter son 6e Tour, Wilfried avait encore tout le temps devant lui pour faire exister un « Martens VI », etc. N'anticipons pas. Dans ce livre entraînant, Wilfried Martens ne nous raconte pas seulement sa carrière politique et le passé, le présent et l'avenir de la politique et de l'État en Belgique, mais aussi ses souvenirs d'enfance et de jeunesse. sa vie d'étudiant, ses études, son mariage. sa famille, sa vie privée et les drames qui ont frappé cette vie. D'homme à homme avec le lecteur, M. Martens rend compte. en un style vif, de sa politique et de ses idées, de ses gouvernements. de ses aventures dans les coulisses du théâtre public, et il nous confie ses pensées sur l'amitié, la fidélité et… l'amour en politique. À côté d'un grand nombre de témoignages fascinants – entre autres sur la dévaluation du franc belge, sur Cockerill-Sambre et Jean Gandois, sur la Maison-Blanche, – Wilfried Martens mène également ici une réflexion sur la conscience, sur la foi, sur l'humanité, et autre thèmes brûlants qui intéressent finalement l'homme, matériau premier de toute politique.

Un programme; une vérité. Ceux d'un homme qui a, toujours, été fidèle à son engagement premier, à sa parole donnée.